LA
SAISON CYCLONIQUE 2003-2004 DU BASSIN OCÉAN INDIEN SUD-OUEST
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La
saison cyclonique a débuté le 29 septembre 2003
avec la formation de la tempête tropicale Abaimba, c'est
à dire 1 mois et 1 jours avant la date de début
de saison, le 1er novembre et s'est terminée avec la
tempête tropicale Juba se dissipant le 14 mai 2004 soit
17 jours avant la date de fin de saison, le 31 mai
Il y a eu 10 systèmes tropicaux
nommés avec 7 tempêtes tropicales &
3 cyclones tropicaux
Une saison presque normale (moyenne
: 10 systèmes dont 5 cyclones)
Noms pour l'année : Abaimba,
Beni, Cela, Darius, Elita, Frank, Gafilo,
Helma , Itseng, Juba, Katiba, Lenny, Moingaza, Naledi,
Olie, Patou, Quilmane, Ralph,
Sefate, Tom, Umuri, Valetta, Wells, Xivier, Yvonne, Zuri
Le CYCLONE le plus EXTREME
(vents = ou > à 130 knots = 240 km/h) a
été GAFILO avec une
pression de 898 hPa et des vents de 278 km/h et
qui fait donc partie du top 4 des CYCLONES
les plus EXTREMES du bassin
Océan Indien Sud-Ouest
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Carte
des systèmes tropicaux
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Les
sigles cyclones sur la trajectoire d'un système
représentent la position du système
toutes les 24 heures à 0h00 UTC
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Sur
la carte certains systèmes apparaissent en
plus (ex : 21S )
Ce sont en fait des systèmes qui n'ont pas
été nommés officiellement mais
qui ont été suivis par le JTWC
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Détails
des systèmes cycloniques
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Nom
|
Date
|
Pus
près Réunion km
|
Pression
minimum hPa
|
Vents
max surface
en km/h
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ABAIMBA
|
29
septembre
- 04 octobre
|
>1000
|
990
|
84
|
Tempête
tropicale modérée
|
BENI
|
09
- 20 novembre
|
>1000
|
943
|
183
|
Cyclone
tropical
intense
|
CELA
|
05
- 21 décembre
|
750
|
976
|
120
|
Forte
tempête tropicale
|
DARIUS
|
24 décembre -
05 janvier
|
350
|
976
|
120
|
Forte
tempête tropicale
|
|
26
janvier -
04 février
|
350
|
976
|
120
|
Forte
tempête tropicale
|
|
27
janvier -
06 février
|
890
|
916
|
232
|
Cyclone
tropical
intense
|
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02
- 13 mars
|
720
|
898
|
278
|
Cyclone
tropical très intense
|
HELMA
- NICKY
|
08
- 13 mars
|
>1000
|
976
|
120
|
Forte
tempête tropicale
|
ITSENG
- OSCAR
|
27
- 28 mars
|
>1000
|
978
|
108
|
Forte
tempête tropicale
|
JUBA
|
05
- 14 mai
|
>1000
|
976
|
120
|
Forte
tempête tropicale
|
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Résumé
de la saison par le CMRS de la Réunion
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A
l’image de la saison 2002-2003 précédente, la saison
cyclonique 2003-2004 a de nouveau été très longue sur
le Sud-Ouest de l’océan Indien,
mais avec une activité moindre, qui a ainsi retrouvé
un niveau proche de la normale
Cette saison se sera sinon caractérisée par quelques
trajectoires atypiques et pour certaines particulièrement
tortueuses, le summum en la matière ayant été atteint
par la trajectoire abracadabrante d’ELITA,
l’ayant fait traverser Madagascar trois fois consécutivement
Ce météore ne se sera hélas pas limité à
cette singularité, ses passages successifs sur la Grande
Ile faisant plusieurs dizaines de victimes et des dégâts
très importants
Mais ce lourd bilan humain et économique fut toutefois
sans commune mesure avec celui laissé quelques semaines
plus tard par le terrible cyclone GAFILO,
un des plus violents et des plus dévastateurs qu’ait
connu le bassin lors de ces dernières décennies,
LE phénomène qui aura marqué de son empreinte cette
saison et quasiment éclipsé tout le reste
Seize
systèmes dépressionnaires ont fait l’objet de l’émission
de bulletins, soit un nombre identique à celui de
l’exercice précédent, un paramètre qui a d’ailleurs
fait montre
d’une stabilité remarquable depuis plusieurs années
Les cyclogenèses
n’ont toutefois pas été aussi efficaces comparativement
à la saison précédente, lors de laquelle le taux de
conversion en phénomènes matures avait été réellement
exceptionnel
Dix tempêtes tropicales ont
ainsi été recensées cette saison, un nombre
quasiment normal pour le bassin (la normale climatologique
étant de neuf tempêtes)
La moitié d’entre elles ont
ensuite atteint le stade de cyclone tropical,
une proportion également conforme à la normale
L’examen du nombre de jours d’activité cyclonique,
paramètre davantage fiable pour décrire l’activité perturbée,
permet d’affiner ce diagnostic
Avec 19 jours cumulés où l’on a observé la présence
d’un cyclone tropical sur zone (nombre de jours cycloniques),
on peut considérer que l’activité cyclonique proprement
dite a été
quasiment rigoureusement normale (la moyenne se situant
à 20 jours)
L’activité perturbée à un stade plus modéré,
a par contre été légèrement supérieure à la normale,
puisque le nombre de jours avec présence d’un système
dépressionnaire d’intensité au moins égale
à la tempête tropicale modérée a été de 57 (pour une
moyenne de 53 et une médiane de 48)
Comme lors de la saison 2002-2003, un seul système
dépressionnaire a réussi à se maintenir durablement
(plus de trois jours) à la force ouragan (le
cyclone FRANK)
Cela n’a pas été la seule analogie entre ces deux saisons
Les similarités de comportement
les plus évidentes ont concerné les débuts et fins de
saison respectifs
Le début de saison
a, en particulier, été étonnamment ressemblant de celui
de l’exe de la saison intervenant en moyenne une année
sur six avant le 31 décembre) et,
qui plus est, srcice précédent, quasiment une copie
conforme
Dans les deux cas, quatre systèmes dépressionnaires
se sont développés avant la fin d’année, ce qui en soit
n’est déjà pas si commun (le baptême du quatrième
système dépressionnaire
suivant un calendrier quasiment identique le premier
système dépressionnaire -une tempête tropicale- se formant
en septembre (moins précocement toutefois qu’en
2002),
suivi du premier cyclone en novembre, avant qu’un
second ne se forme en décembre, précédant la
formation d’une nouvelle tempête tropicale en toute
fin d’année
Le dernier système baptisé
de la saison s’est quant à lui développé en mai,
et il s’agit là de la réédition d’un événement qui s’était
déjà produit non seulement en 2003, mais également en
2002
Même si cette fois-ci ce dernier système tardif de la
saison n’a pas atteint le stade cyclonique, comme cela
avait été le cas lors des mois de mai 2002 et 2003,
cette succession inédite de trois années consécutives
avec un phénomène mature en mai, relance inévitablement
les nombreuses interrogations déjà soulevées l’an passé,
n otamment sur une tendance potentielle, voire déjà
effective, à l’allongement des saisons cycloniques,
avec les spéculations sous-jacentes d’un éventuel lien
avec le réchauffement climatique
Sans beaucoup plus de réponses définitives pour
l’heure.
Toujours est-il que les conséquences
en terme de longévité de la saison ont été quasiment
équivalentes :
2003-2004 a de nouveau été, dans la lignée de sa devancière,
une des plus longues de la période contemporaine, s’étalant
sur plus de sept mois et demi,
de la fin septembre à la mi-mai
Si les cyclogenèses se sont
largement étalées dans le temps, elles ne se sont par
contre guère étalées dans l’espace, se concentrant sur
la zone autour de Diego-Garcia
(archipel des Chagos), aire géographique qui a justifié
encore plus que de coutume sa réputation de zone privilégiée
de cyclogenèse du bassin
Seuls trois systèmes, sur les dix dénombrés,
ont trouvé leur origine hors de cette zone, dont un
seul formé sur le Canal de Mozambique et deux issus
de la zone Sud-Est de l’océan Indien
Les
trajectoires observées cette saison n’ont pas souvent
été du pain béni pour les prévisionnistes :
la régularité n’a guère été de mise et points de rebroussement,
changements de trajectoires brusques, dans des directions
parfois très inhabituelles, ont même été le lot
de quelques spécimens particulièrement difficiles à gérer,
comme les cyclones BENI et FRANK
Mais en matière de trajectoire "exotique", il sera
difficile de faire mieux qu’ELITA et sa trajectoire-tourniquet
autour de Madagascar
(même si elle n’est pas sans précédent –confer celle de
FELICIE en 1971)
Si les cyclogenèses se sont focalisées dans la zone Centre-Est
du bassin, les dégâts se sont eux concentrés sur Madagascar
Contrairement à l’an passé, où les impacts des différents
météores avaient été très disséminés dans l’espace, avec
quasiment aucune terre habitée qui n’ait pas été directement
ou indirectement affectée, cette année la plupart des
territoires s’en sont bien sortis
L’Afrique Australe et le Mozambique en particulier, ont
été complètement épargnés, tandis que les Mascareignes
n’ont pas eu à souffrir du passage de DARIUS, dont les
pluies ont même été bénéfiques pour l’île Maurice, mettant
fin à une longue période de sécheresse
Malgré cela, cette saison cyclonique restera comme une
saison à marquer d’une pierre noire, une des pires qu’ait
connues Madagascar lors de ces vingt dernières années
Habituée à subir les assauts de cyclones dévastateurs,
la Grande Ile a cette fois été
la cible de deux météores exceptionnels :
l’un, ELITA, rendu redoutable par sa trajectoire incroyable,
l’ayant fait traverser l’île a trois reprises dans une
sarabande infernale
l’autre, GAFILO, tout simplement monstrueux de puissance,
et pour lequel il a fallu dénombrer les victimes non pas
par dizaines, mais par centaines, sans parler des centaines
de milliers de sinistrés
Deux cyclones mémorables à bien des égards, qui viennent
rejoindre une liste déjà longue de phénomènes de sinistre
mémoire, tels les ELINE ou GERALDA,
pour n’évoquer que ceux de la dernière décennie
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