LA
FORMATION DES SYSTÈMES CYCLONIQUES DANS LE BASSIN PACIFIQUE
SUD
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De
nombreux éléments entrent en comptent dans la
formation d'un système cyclonique, s'ils sont nécessaires
ils ne suffisent pas toujours
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Tout d'abord
les 6 conditions ci dessous
lorsqu'elles coexistent mènent très souvent
à une cyclogénèse
Ces différentes conditions
expliquent pourquoi les systèmes cycloniques se forment
essentiellement sur les régions océaniques
tropicales situées
entre les 5° et 20° parallèles
Nord et Sud. Cette zone privilégiée
de cyclogénèse est la ZCIT : Zone
de Convergence Intertropicale
Cependant pour
la zone du Pacifique Sud une particularité, la ZCPS
: la Zone de Convergence
du Pacifique Sud, zone de formation des systèmes
cycloniques pour une partie du Pacifique Sud
débutant de l'extrémité est de la Papouasie Nouvelle-Guinée
jusqu'à à l'archipel des Australes et au sud de l'archipel
des îles Gambier en Polynésie française
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1°
une dépression initiale
en effet un système cyclonique n'a pas
de naissance spontannée, le mouvement tourbillonnaire
peut ensuite être favorisé par le renforcement
des vents sur une ou plusieurs faces
du système cyclonique d'où la nécessité
de tenir compter des différents bulletins de
formation
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2°
des vents régionaux
:
- dans la zone méridionale
(c'est à dire située au Sud)
de la perturbation
Ils doivent souffler de l'Est,
ce sont les vents d'alizé qui soufflent en général
sur de vastes régions
de la zone méridienne intertropicale en partant
des grands centes d'actions anticycloniques
des régions subtropicales pour se diriger vers
la ZCIT (Zone de Convergence Intertropicale)
De ce fait la circulation générale des
vents à basse altitude est gouvernée principalement
par des vents d'est dans notre région, et c'est
l'inverse vents d'ouest dans les régions tempérées
-
dans la partie septentrionale
(c'est à dire du Nord) de la perturbation
Plus proche de l'équateur, les vents doivent
souffler de l'Ouest, cette fois c'est l'anticyclone
qui importe :
plus il est fort plus il augmente le courant qui traverse
l'Equateur et souffle ensuite de l'Ouest
et du Nord-Ouest
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*au
niveau même de la
perturbation
la circulation des vents doit se faire dans le sens
des aiguilles d'une montre et être homogène
dans la toute la troposphère :
les vents doivent donc tourner dans la même direction
et à la même vitesse depuis la surface
de l'océan jusqu'à 12 km d'altitude. C'est
ainsi et seulement que l'ascension de l'air chaud
peut se produire pleinement sans être cisaillée
au cours de sa montée par des vents différents.
La pression atmosphérique va alors commencer
à diminuer au niveau de la mer
grâce à l'accumulation d'air chaud et d'humidité
*
en altitude par
contre, au desus du tourbillon naissant, à 12km
d'altitude (pression 200mb) la divergence doit être
importante afin de permettre l'évacuation de
l'air
et ce dans le sens inverse de ce qui se passe en basse
altitude
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4°
la température
de surface de la mer sur une profondeur de 50 m
doit être > à
26,5° afin de permettre une évaporation
intense cette réserve d'eau chaude consitute
en fait le carburant du cyclone
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5°la
pression atmosphérique
suffisamment basse au niveau de la zone de cyclogénèse
les pressions déja basses favorisent grandement
l'ascension de l'air chaud et la convection
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6°
une distance minimale de 500 km de l'équateur
(soit 5° de latitude)
pour que la force de Coriolis, liée à
la rotation de la Terre, puisse provoquer le mouvement
tourbillonaire et dévier la perturbation vers
sa droite dans l'hémisphère nord
et vers sa gauche dans l'hémisphère Sud
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Cependant
d'autres facteurs entrent aussi
en compte
Ainsi l'étude des couches atmosphériques au
niveau de toute la Terre est primordiale, de même que
les interactions atmosphère-océan
Les grandes oscillations atmosphériques et océaniques
semblent prendre de plus en plus d'importance dans l'explication
des cyclogénèses tels que :
l'E.N.S.O. , la M.J.O.
et le Q.B.O.
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1°
l'E.N.S.O., la El Nino
South Oscillation
Le terme ENSO
phase chaude est utilisé pour décrire
le phénomène El
Nino et le terme ENSO phase
froide pour décrire le phénomène
El Nina
Suivant l' ENSO l'activité cyclonique sera différente
c'est à dire en dessous ou dessus de la normale
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Pendant
les périodes La Niña
années 70/71, 71/72, 73/74, 75/76, 88/89, 96/97
Il y a une concentration très forte dans la zone
la plus à l'ouest du Pacifique Sud
entre le méridien 170°Est et l'Australie
Le centre de gravité étant vers le méridien 163°Est.
Par contre à l'est du méridien 180°Est
l'activité est pratiquement nulle
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Pendant
les périodes El Niño
années 68/69, 72/73, 77/78, 82/83, 86/87, 91/92,
92/93, 94/95
La densité est moins forte
et le domaine géographique concerné plus grand
En effet, la zone la plus active s'étend alors du méridien
150°Est
au méridien 160°Ouest avec un déplacement du centre
de gravité
de plus de 10° vers l'est (175°Est)
Mais surtout la Polynésie Française se trouve alors
menacée même si c'est dans de moindres proportions
que la Nouvelle-Calédonie
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Sur
le Territoire de la Nouvelle Calédonie,
il apparaît clairement que le risque
est moins important pendant les périodes El Niño que
pendant les périodes La Niña :
- Il reste cependant non négligeable même si certaines
saisons El Niño ont été particulièrement clémentes.
Pour s'en convaincre il suffit d'évoquer les noms de
Colleen
(février 69),
Patsy (décembre 86), Esau
et Fran
(mars 92)
- Les principaux cyclones observés dans la zone Nouvelle-Calédonie
en périodes La Niña sont : Delilah,
Harry
et Lili
(janvier, février et avril 89), Beti
(mars 96)
Notons que 1988/1989 a été la saison de tous les dangers
avec un mort et des dégâts très importants. En effet,
dans la zone Nouvelle- Calédonie,
le nombre moyen de phénomènes tropicaux est de 6,7 lors
des phases La Niña alors qu'il n'est que de 4,8 lors
des phases El Niño et de 5,2 pour les 29 saisons cycloniques
Par contre sur l'ensemble du Pacifique
Sud-Ouest ce
nombre ne varie pas ou peu, montrant que l'activité
cyclonique reste pratiquement constante
alors que le domaine géographique
devient plus vaste en se décalant vers l'est
En effet, le pourcentage des trajectoires observées
à l'est du méridien 180° passe de 11% en période La
Niña à 43% en période El Niño (28% pour les 29 saisons
cycloniques)
Malgré un échantillon de petite taille qui peut être
une source de discussion des résultats obtenus, les
grandes tendances observées sont logiques et vérifiées
:
1° - le
phénomène El Niño entraîne un déplacement de l'activité
cyclonique vers l'est, ce qui augmente la surface de
la zone soumise à ces phénomènes
2° - le nombre moyen de phénomènes tropicaux n'est
pas ou peu affecté par les phases El Niño ou La Niña
sur l'ensemble du Pacifique Sud-Ouest. Par contre, pour
la zone Nouvelle-Calédonie,
ce nombre augmente sensiblement pour les phases La Niña
mais reste proche (légèrement plus faible) de la moyenne
pour les phases El Niño
3° - En conclusion, le risque cyclonique augmente
sur le territoire de la Nouvelle Calédonie en
phase La Niña et devient légèrement plus faible que
la normale en phase El Niño .
Inversement en Polynésie Française le risque cyclonique
n'est réel que pendant les phases El Niño
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2°
la M.J.O, l'oscillation
de Madden Julian
L'oscillation intra saisonnière de Madden-Julian
est un phénomène tropical sous la forme
d'une onde qui se propage d'ouest en est depuis l'Afrique
jusqu'au Pacifique
Cette onde module fortement l'activité nuageuse
et convective dans la zone proche-équatoriale
à des échelles de temps comprises entre
20 et 60 jours
Cette oscillation comprend 2 phases
:
- une phase active humide
qui favorise le développement nuageux
- une phase inactive qui
assèche l'atmosphère et empêche
tout développementnuageux important
Ces phases peuvent être plus ou moins prononcées,
donc l'activité nuageuse est alors plus ou moins
perturbée, ce qui permettra oui ou non le développement
d'un système
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3°
le Q.B.O, l'Oscillation
Quasi Biennale
Le QBO est un phénomène qui se produit
au dessus de l'Equateur où les vents stratosphériques
font le tour du globe soit en direction de l'est soit
en direction de l'ouest
Tous les 12 à 16 mois la direction s'inverse,
suivant la direction des vents stratosphériques
on a :
- phase positive = vents
d'ouest (QBO phase d'ouest) : augmentation de l'activité
cyclonique
- phase négative
= vents d'est (QBO phase d'est) : diminution de l'activité
cyclonique
La fréquence d'apparition des cyclones tropicaux se
renforce lorsque les vents de l'OQB sont d'ouest
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